Maltraitance, lésions cérébrales et dépression sont liées – Sciences et Avenir

Maltraitance, lésions cérébrales et dépression sont liées – Sciences et Avenir

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Pour la première fois, une étude montre que la maltraitance, en lésant une partie spécifique du cerveau impliquée dans la conscience de soi, augmente directement les risques de dépression sévère.

femme avec les mains tendues devant elle

5 à 15% des enfants de moins de 15 ans subissent des violences physiques et/ou sexuelles sévères dans le monde occidental.

KOOS / PITA / BSIP / AFP

Subir des maltraitances dans l’enfance laisse des cicatrices spécifiques au cerveau, elles-mêmes susceptibles de favoriser la dépression, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet Psychiatry. C’est la première fois qu’une étude établit un lien direct entre ces trois facteurs.

Des études antérieures avaient déjà suggéré une association entre la maltraitance et une structure du cerveau altérée, tandis que d’autres ont identifié une association entre la maltraitance et le trouble dépressif majeur. Mais cette étude est la première à montrer directement un lien entre les expériences de maltraitance, les altérations structurelles du cerveau et l’évolution clinique de la dépression. En occident, 5 à 15% des enfants de moins de 15 ans subissent des violences physiques et/ou sexuelles sévères.

Maltraitance => altérations du cerveau => plus haut risque de dépression sévère

110 patients de 18 à 60 ans hospitalisés pour dépression sévère ont été recrutés entre 2010 et 2016 avant d’être suivis pendant 2 ans. La gravité de leurs symptômes et de la maltraitance qu’ils avaient potentiellement subie étaient évaluées par questionnaire. De plus, tous les participants ont été soumis à une évaluation structurelle de leur cerveau par IRM au recrutement. Au terme du suivi, les scientifiques ont constaté une association significative entre la maltraitance dans l’enfance et la rechute de la dépression.

Les résultats des images IRM suggèrent que la maltraitance dans l’enfance et la dépression récurrente sont associées à des réductions similaires de la surface du cortex insulaire – une partie du cerveau censée aider à réguler les émotions et la conscience de soi. Selon les résultats, cette réduction pourrait rendre plus probable une future rechute, faisant de la maltraitance dans l’enfance l’un des facteurs de risque les plus importants pour la dépression majeure. « Le stress au début de la vie a un effet néfaste sur la structure du cerveau, ce qui augmente le risque d’évolution défavorable de la maladie dans la dépression majeure« , concluent les auteurs

Des altérations au cerveau qui pourraient rendre les patients moins sensibles aux traitements

« Nos résultats renforcent l’idée selon laquelle les patients atteints de dépression clinique qui ont été maltraités dans leur enfance sont cliniquement distincts des patients non maltraités portant le même diagnostic« , déclare dans un communiqué le Dr Nils Opel, qui a dirigé ces travaux. « Compte tenu de l’impact du cortex insulaire sur les fonctions cérébrales telles que la conscience émotionnelle, il est possible que les changements observés rendent les patients moins sensibles aux traitements conventionnels« , ajoute-t-il, « Les futures recherches psychiatriques devraient donc explorer la manière dont nos résultats pourraient être traduits en une attention, des soins et un traitement particuliers, susceptibles d’améliorer les résultats pour les patients« .

Source : Maltraitance, lésions cérébrales et dépression sont liées – Sciences et Avenir

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