Faut-il que les viols sur mineurs soient imprescriptibles ? Par Sarah Saldmann, Avocat.
« Enfin une prise de position ambitieuse et courageuse ! Cela nous change des discours de certains professionnels du droit qui ont l’air de penser qu’en répétant les memes arguments éculés, ils feraient preuve de « recul ». En réalité, c’est l’inertie en protection de l’enfance qui est insupportable maintenant ! «
Pascal CUSSIGH
Après les livres de Flavie Flament, La Consolation [1], de Vanessa Springora, Le consentement [2] et La Familia grande de Camille Kouchner paru le 7 janvier dernier aux éditions Seuil, se pose à nouveau la question de la prescription des viols sur mineurs.
Si l’on en croit les statistiques, l’inceste concernerait une famille sur 10, ces chiffres ne peuvent nous laisser indifférents puisqu’ils représentent environ trois enfants par classe. N’importe qui a donc déjà côtoyé l’un d’eux. Avec les mouvements comme MeeToo et BalanceTonPorc, la parole commence à se libérer bien que l’omerta continue de régner massivement, assurant ainsi une impunité aux auteurs de ces crimes.
L’inceste concerne souvent de (très) jeunes victimes et est généralement commis par une personne ayant autorité sur l’enfant, cela implique que ce dernier n’ait pas conscience, sur le moment, de la gravité des actes. L’adulte référent sait aussi trouver les mots justes pour astreindre l’enfant au silence, et, pire, lui faire porter le poids de la culpabilité et de la honte.
Aussi, les quelques personnes qui parlent et révèlent les faits dont elles ont été victimes lorsqu’elles étaient enfants se heurtent souvent à un obstacle de taille : la prescription. Bien que le délai ait été allongé, pourquoi ne pas rendre ces crimes imprescriptibles ? …
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