Nos bénévoles : Sandra Hernandez Cussigh
Nos bénévoles : Sandra Hernandez Cussigh
1. Depuis combien de temps es tu bénévole pour l’association ?
Je suis à l’association depuis sa création car je suis l’une des membres fondatrices donc depuis 2014 !
2. Pourrais-tu nous présenter ton parcours professionnel ?
J’ai parcours scolaire assez académique : un cursus en biologie et en physiologie qui m’a amené à soutenir une thèse de doctorat en Physiologie en 2007.
En parallèle de mon cursus universitaire, j’ai toujours travaillé. J’ai donc aussi oeuvré dans le domaine de l’animation à Paris. J’ai encadré des enfants en maternelle et en élémentaire, en tant qu’animatrice d’abord puis en tant que responsable et directrice de centre loisirs à l’année.
Suite à ma soutenance de thèse, j’ai réalisé plusieurs années de recherche et d’enseignement dans le supérieur : d’abord pendant deux ans à l’université Pierre et Marie Curie, aujourd’hui Sorbonne université, puis chercheure associée à l’INSERM.
J’ai ainsi travaillé sur plusieurs sujets en lien avec la physiologie de la nutrition et des maladies métaboliques. En outre, j’ai eu l’opportunité de collaborer à deux belles études sur les mécanismes neurobiologiques qui sous-tendent l’addiction à la cigarette et à l’ecstasy.
En 2016, j’ai obtenu l’agrégation de biochimie et génie biologique et je rejoins l’académie de Paris où j’ai coordonnée la mise en place d’un BTS diététique. Cela m’a permis d’approfondir notamment la question des troubles de la conduite alimentaire (TCA) et des conséquences associées aux stress intenses.
« J’avais particulièrement à cœur que notre association ait un pôle dédié à la compréhension des mécanismes neurobiologiques et physiopathologiques des conséquences des violences faites aux enfants, notamment des violences sexuelles. »
3. Et sur un plan plus personnel ?
Sur le plan plus personnel, je suis né en Colombie et suis arrivé à Paris à l’âge de trois ans en 1977. j’ai grandi dans un quartier difficile du 93 où les violences, à la fois sociales et familiales étaient le quotidien de beaucoup.
C’est l’ensemble de tout ce parcours et ma rencontre avec Pascal Cussigh, avocat spécialisé dans la protection de l’enfance, qui me mène naturellement à être fondatrice de cette belle association en 2014.
Cela fait maintenant 8 à 10 ans que je suis au contact de jeunes adultes, ayant vécu des violences sexuelles pendant leur enfance, ou, en particulier ces dernières années, de parents protecteurs qui soutiennent leur enfant dans la dénonciation de violences sexuelles.
3. Quel est ton rôle au sein de l’association ?
Une des premières missions que je me suis donnée au sein de cette belle association a été la coordination d’un pôle neurosciences. En effet, lors de sa fondation un des piliers de l’association était la transdisciplinarité et l’interdisciplinarité : une vision qui, en 2014, effleurait à peine les esprits. Notre volonté a toujours été de travailler ensemble avec des approches complémentaires et des formations différentes sur le même objet d’étude : les violences faites aux enfants et leurs conséquences. Il y a donc au conseil d’administration de l’association des juristes, des biologistes, des éducateurs, des psychologues,des enseignants …
J’avais particulièrement à cœur que notre association ait un pôle dédié à la compréhension des mécanismes neurobiologiques et physiopathologiques des conséquences des violences faites aux enfants, notamment des violences sexuelles.
4. Et tes missions ?
Depuis peu, je suis vice-présidente de l’association et j’ai pour mission d’assister le président dans la promotion, la visibilité et la représentation de l’association dans les actes de la vie civile. J’aide également le bureau de l’association dans les affaires courantes, réponses aux sollicitations, dépôt de demande de financement, des dossiers d’agrément et des documents administratifs nécessaires au bon fonctionnement de l’association.
En outre, j’interviens comme d’autres membres au niveau des formations dans lesquelles je suis particulièrement impliquée, notamment à l’éducation nationale et dans différents colloques sur les violences, faites aux enfants et leurs conséquences.
Enfin, j’anime des ateliers de psychoéducation sur les mécanismes neurologiques et physiologiques des conséquences des violences faites aux enfants.
« La réalité du terrain, le désarroi des victimes et les violences aujourd’hui trop souvent institutionnelles restent et resteront très certainement le moteur de mon engagement. »
5. Qu’est-ce qui te motive à être bénévole ?
Ce qui me motive profondément est :
– le travail entre professionnel.les de domaines différents
– l’accompagnement des personnes en difficulté sur ce type de dossier,
– et la transmission des connaissances à jour dans le cadre du pôle Neurosciences.
5. Comment alliez vous travail et bénévolat ?
Si je suis vraiment honnête, je ne sais pas si j’arrive véritablement à concilier bénévolat et travail… Ce que je suis et mes différentes activités sont entremêlés. L’agenda se remplit au grès des urgences, des cours, des interventions et de l’emploi du temps personnel.
6. Quel est votre plus beau souvenir au sein de l’association ?
J’ai beaucoup de beaux souvenirs à l’association mais il y a un événement qui m’a vraiment surpris. C’était lors du premier colloque sur l’inceste que nous avons organisé au printemps 2017. A la fin des différentes interventions, un collègue enseignant a pris la parole. Il a mis des mots pour la première fois en public sur l’inceste qu’il avait vécu. Il lui a fallu beaucoup de courage et nous avons été très émus de ce que le colloque avait initié chez lui. Il a dit avec des mots très justes à quel point notre approche complémentaire reflétait pour lui et pour la 1ère fois la réalité d’un vécu très complexe.
Comme d’autres parcours, très émouvants, ces témoignages chargés de reconnaissance pour notre travail sont aussi chargés de frustration, lorsqu’on assiste impuissants à la façon dont la justice traite ce type de dossier. Dans son cas, l’affaire a été classé comme tant d’autres.
La réalité du terrain, le désarroi des victimes et les violences aujourd’hui trop souvent institutionnelles restent et resteront très certainement le moteur de mon engagement.